Virgile ABELA
www.virgileabela.com
Descriptif
Zeitgeist de Virgile ABELA est un projet artistique et sonore en cours de développement, cherchant à transformer les manifestations vibratoires de l’air et de l’eau en objet esthétique, visuel et sonore. Au sujet de l’air, ce projet innove dans l’organologie ancestrale de l’art sonore éolien, consistant à inventer de nouvelles harpes éoliennes d’une dimension inédite, incluant savoirs traditionnels et nouvelles technologies dans leurs conceptions et leurs comportements.
A la croisée de l’art sonore, de la musique et de la science, Virgile Abela est artiste associé de la plateforme MAS du Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique du CNRS, avec qui il développe une recherche organologique où le son s’offre en expérience au spectateur dans une poétique du paysage, par l’exploitation de flux vibratoires issus de dispositifs écosystémiques en rétroaction avec le vivant.
Virgile Abela explore « les mondes du sonore » à travers le temps et sa matière, dans la transdisciplinarité. Dès 2000 avec Lucien Bertolina, il développe l’activité du studio de création Euphonia à Marseille où il assiste notamment le compositeur Luc Ferrari. Il collabore avec Pierre-Yves Macé, Jon Rose, Jean-Michel Bruyère, Pakito Bolino et le dernier cri, et crée plusieurs pièces sonores, musique de concert, de film et de spectacle, diffusées en Europe et Canada. A partir de 2009, il développe des dispositifs amplifiés et explore le feedback comme paysage sonore immersif, hors frontalité. Avec le Québécois Jean-François Laporte, ils fondent le duo Inner Island et créent plusieurs pièces jouant avec l’acoustique des lieux. Il décline cette recherche en solo, ou en duo improvisé avec Nicolas Dick ou David Merlo, avec qui il fonde le groupe hoaxhoax. Depuis 2017, il est artiste associé de la plateforme MAS du Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique du CNRS à Marseille, avec qui il développe plusieurs projets entre art sonore et art plastique, tel que Pendule Acoustique. Parallèlement, il compose de nombreuses musiques de spectacle pour le théâtre du Centaure ou la Cie Soleil Vert, et enseigne les musiques expérimentales à Aix-Marseille Université, en musicologie et acoustique.
Descriptif
ZEITGEIST est le concept générique de recherches sur l’art sonore éolien à l’origine d’installations, de films ou de performances dans le domaine du land art, de l’art numérique ou de l’art sonore. Chacune d’elles rend compte des vibrations de l’air et de l’eau dans le paysage et les transmutent dans un processus entropique, à l’écoute de l’air du temps. Ce projet s’inscrit dans l’héritage de l’écologie sonore et plus particulièrement dans la dimension de deep listening, concept théorisé par la compositrice Pauline Oliveros cherchant à interpeller la psyché de l’auditeur. ZEITGEIST #1 et #2 ont proposé au public des installations, des performances et des films aux festivals On-octobre numérique à Arles en 2020, Détours Numérique à Valaurie, Garage MU à Paris et Bellastok à Evry en 2021.
En 2022, la Plateforme MAS accompagne ZEITGEIST #3 pour la conception d’un nouvel instrument éolien muni d’un double pavillon en céramique imprimé en 3D et d’un dispositif d’augmentation électromécanique d’excitation d’une Long String aux dimensions inédites, réagissant aux données climatiques in situ. Le dispositif sera capable de streammer son propre signal en temps réel pour réexciter par électromagnétisme le même dispositif inversé dans une salle d’exposition, dans une forme d’ubiquité synesthésique.
Valorisation et caution scientifique
Projet en phase avec les recherches du LMA sur la physique des instruments de musique. Ici l’originalité demeure dans la conception d’un instrument à vent et un instrument à cordes. Cet instrument est auto-oscillant et fortement non linéaire et la prédiction de son comportement ou sa simulation représentent donc un réel challenge pour le scientifique. De plus, la réalisation proprement dite offre des problématiques inédites en facture instrumentale en termes d’utilisation de matériaux nouveaux ou de procédés de fabrication tel que l’impression 3D d’un double pavillon en céramique à partir d’un modèle physique généré par un algorithme d’optimisation acoustique. Enfin, son inscription dans le paysage implique de passer de l’échelle du mètre pour un instrument traditionnel à celle de l’hectomètre ici, et constitue est un réel challenge mécanique. Ce projet sera l’occasion d’échanges scientifiques entre l’équipe SONS et l’équipe Matériaux et structures du LMA.
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